LE PROJET
Maquisards est un projet de fiction historique, réalisé par Christian Philibert, qui reconstitue l’épopée extraordinaire du maquis Vallier, le plus important maquis varois de la seconde guerre mondiale.
Le concept se décline en deux projets distincts : une série web interactive (2024) et un long métrage (2025). Le tournage aura lieu durant le premier semestre 2024, sur les lieux mêmes de l’action, quasiment jour pour jour, 80 ans après les faits. Diffusée dès le mois de février 2024 sur notre chaine web, elle est destinée à devenir un pilier des commémorations du 80ème anniversaire du débarquement de Provence.
Le concept novateur de cette série, interactive et immersive, ainsi que la participation active de plusieurs dizaines de jeunes devant la caméra, vont permettre de rassembler autour de cette œuvre artistique et de cette action mémorielle une part signifiante de la jeunesse de notre région.
LE MAQUIS VALLIER
Le maquis Vallier est un groupe de maquisards, formé et organisé clandestinement dans le Haut-Var par le lieutenant Vallier entre février et août 1944. Sa mission : renforcer les troupes alliées lors du débarquement de Provence annoncé. Pendant 6 mois, malgré l’attente interminable, le froid, la faim, les doutes, le manque de confort, les marches éreintantes et l’insécurité de tous les instants, le maquis ne cesse de s’étoffer. Les effectifs doublent entre février et juin, atteignant alors une quarantaine d’hommes, et près d’une centaine après le débarquement en Normandie. Pourchassés par les Allemands, ils doivent sans cesse changer d’emplacements. Recevant des instructions souvent contradictoires, ils entreprennent diverses actions (embuscades, évasions, patrouilles) avant de descendre vers la côte pour accomplir enfin leur mission. Le 15 août, à Collobrières, ils aident les résistants locaux à libérer le village, accueillent l’avant-garde des Américains puis accompagnent les troupes françaises qui se dirigent vers Toulon. Le 24 août, Vallier et ses 40 derniers maquisards vont, sur un coup de bluff, se rendre maîtres de la presqu’île de Giens et capturer, sans verser le sang, 154 soldats allemands. La plupart des hommes (dont une femme !) du maquis Vallier s’engageront et termineront la guerre dans l’armée régulière.
Carte des déplacements du maquis Vallier à travers le Var entre février et août 1944
LE « LIEUTENANT VALLIER »
Le lieutenant Vallier, de son vrai nom Gleb Sivirine, est né le 15 novembre 1911 à Odessa (encore rattachée à l’empire Russe). En 1920, Gleb et ses parents quittent leur pays pour fuir la guerre civile et s’installent en France, à Marseille. Gleb apprend rapidement la langue, suit de brillantes études et obtient son diplôme supérieur d’ingénieur en 1933. Pendant deux ans, il exerce son métier dans une importante aciérie marseillaise. Il épouse alors Mireille, une jeune provençale, institutrice au préventorium de Porquerolles dans le Var. Pour rester avec elle, Gleb abandonne son métier d’ingénieur et entre, en 1936, comme “homme à tout faire” au préventorium.
Au début de la guerre, mobilisé dans un régiment d’artillerie de l’Armée des Alpes (4eme Armée), Gleb est affecté comme sous-lieutenant à la 61ème DBAF (Demi-Brigade Alpine de Forteresses) dans les forts de la Ligne Maginot des Alpes. Démobilisé après cet armistice qu’il n’accepte, ni ne digère, Gleb entre dans un réseau de Résistance de la France Combattante, puis prend la tête du maquis AS (Armée Secrète) du département du Var sous le nom de « Lieutenant Vallier ». Eminent patriote, Gleb se battait pour rendre à la France ce qu’elle lui avait donné.
LE CAHIER ROUGE DU MAQUIS
Pendant ses six mois de maquis, Vallier a tenu un journal. Il a confié à son “cahier rouge”, comme il l’appelait, ce qu’il ne pouvait dire ni à ses hommes ni dans les lettres aux siens : son quotidien et celui du groupe de jeunes soldats qu’il avait pour mission d’entraîner.
Ce document exceptionnel, unique dans l’histoire des maquis français, a été édité en 2007 par la société d’édition varoise Parole. Le texte est accompagné de nombreuses notes et commentaires de Claude Roddier-Sivirine, la fille du lieutenant Vallier, de l’historien Jean-Marie Guillon, ainsi que de témoignages détaillés d’hommes ayant composé ce maquis. Le Cahier rouge du maquis a obtenu le prix de la Fondation de la Résistance (prix Philippe Viannay – Défense de la France) en 2008.
LES AUTEURS
Christian Philibert a réalisé en 2014, dans le cadre du 70ème anniversaire du débarquement, le documentaire Provence août 1944, l’autre débarquement, largement diffusé et qui a contribué à populariser cette page d’histoire longtemps minorée.
Il travaille depuis près d’un an sur le maquis Vallier et l’adaptation du « Cahier rouge » avec Philippe Natalini (historien-auteur-réalisateur)
Depuis deux ans, tous deux ont également réalisé pour la ville de Saint-Raphaël, avec l’association Les Amis d’Espigoule, des portraits de Raphaëlois qui ont vécu la guerre et la libération à la ville. Ces interviews seront dévoilés au public de Saint-Raphaël au mois d’août 2023 ou 2024.
Ils travaillent en collaboration étroite avec Jean-Marie Guillon, professeur émérite à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste incontesté de l’histoire de la résistance et du débarquement dans le Var.